Description
Passé la cinquantaine, André Gide entreprend d’écrire ses mémoires. Dans Si le grain ne meurt, il raconte sans fard ses vingt-six premières années, de sa naissance à ses fiançailles. Lors de la parution, le volume scandalise ses contemporains. Provoquer est dans la nature de Gide, comme y est aussi une sorte d’obsession de la sincérité. Tout dire, et tant pis pour les conséquences – ou plutôt tant mieux si l’hypocrisie en étouffe.
« Le motif secret de nos actes, et j’entends : des plus décisifs, nous échappe ; et non seulement dans le souvenir que nous en gardons, mais bien au moment même. Sur le seuil de ce que l’on appelle : péché, hésitais-je encore ? Non ; j’eusse été trop déçu si l’aventure eût dû se terminer par le triomphe de ma vertu – que déjà j’avais prise en dédain, en horreur. Non ; c’est bien la curiosité qui me faisait attendre… »